Friday, January 30, 2009

Berlin, mardi 15 janvier

Visite à Charlottenburg, quartier centre ouest de Berlin, de Malagueta Music, agence de concerts et de promotion de CD de Thomas, notre fils ainé, et de sa collègue Anne.


En me dirigeant vers l’Institut français de Berlin, où j’ai revu d’anciens collègues, j’ai parcouru l’avenue Kurfürstendamm, là où se trouve toujours le chic et le luxe de Berlin-Ouest, le Ku’damm de la bourgeoisie berlinoise cultivée..


...le Ku’damm des cinémas et de leurs affiches.


Pour aller à Köpenick, quartier sud-est de Berlin, il faut prendre la ligne n°3 du S-Bahn (métro de surface), la S3, qui passe par la gare d’Ostkreuz (croisement Est). Dans ce paysage ferroviaire très présent à Berlin, se trouvent des châteaux d’eau, coiffés d’un toit en forme de casque à pointe.


Les quais de gare, les rails, les trains, les ombres m'ont toujours fasciné..


Au retour en descendant vers la sortie de la gare de Yorkstrasse



Le soir j’ai d’abord été à Kreuzberg, l’ancien quartier alternatif de Berlin, voir une exposition de de Thomas Florschuetz, photographe est-allemand que nous avons connu jadis et qui fut exposé dans la galerie d’Agnès B. à Paris.
Il expose des photographies du Palais de la République de l’ex RDA en cours de démontage qu’il a prises, très impressionnantes avec cette carcasse d’acier, ces panneaux de béton et en arrière plan les monuments de l’île aux musées


Ce "Palast der Republik", construit à la place du Château de la ville en ruine et dynamité comme symbole d’un règne aboli, servait du temps de la RDA , aussi bien pour l’Assemblée Nationale des députés, que pour des concerts de pop music, et de nombreux restaurants et cafés en faisaient un endroit très populaire.
Le 4 novembre 1989 il servit de tribune pour la grande manifestation contre le régime qui précéda de quelques jours la chute du mur de Berlin.

Il est à son tour détruit, pour cause d’amiante et comme symbole d’un Etat disparu, et doit être remplacé par la reconstruction du Château.


La nuit, sur la Kochstrasse, non loin du Check Point Charlie, les immeubles et les vitrines brillent de tous leurs feux



Ce qui était autrefois un endroit sinistre, l’un des rares points de passage du mur de Berlin, prolongé par des rues sombres, est inondé de la lumière des magasins et enseignes de la Friedrichstrasse


Pas étonnant de trouver dans une telle rue une exposition du Pop Art américain


Il était temps de remonter vers Rosa-Luxemburg-Platz, là où se trouve la Volksbühne, le théâtre du Peuple s’affirmant à l’Est (Ost)


C’était l’heure d’aller au cinéma Babylon, voir un film muet soviétique « la Nouvelle Babylone » de 1929, en écoutant un pianiste mettre en musique les scènes dramatiques de la Commune de Paris




Berlin n’est-elle pas la Nouvelle Babylone ?

Retour à Berlin

Retour à Berlin

« Berlin est condamnée à sans cesse devenir et à ne jamais être »
Karl Scheffler - historien

Berlin est existentialiste me disait Vincent, un ami philosophe, c’est vrai Berlin vit sans cesse en devenir, tour à tour villageoise, royale, impériale, défigurée, bombardée, détruite, , divisée, mutilée, enlaidie, réunifiée, reconstruite, transformée, embellie, en projet fou, démesurée…

Il en est de même de son peuple, lui qui a connu les huguenots, l’Empire prussien, la révolution spartakiste, les défilés nazis, les ruines à déblayer, l’Armée Rouge, l’occupation quadripartite, le mur, l’affrontement Est-Ouest, l’allégresse de la chute du mur, et maintenant…

La première fois que je vins à Berlin, en 1962 en auto-stop après avoir franchi des contrôles sévères, le mur était construit depuis un an, j’avais été frappé de voir encore des immeubles en ruine, surtout à Berlin-Est, cependant me promenant sur la Karl-Marx Allée, attablé avec des ouvriers dans des cafétérias, je me disais que c’était tout de même extraordinaire d’être dans un pays avec la classe ouvrière au pouvoir…
La deuxième fois que je vins à Berlin, en 1984 en minibus VW de nouveau contrôlé strictement, j’avais été frappé par le contraste entre Berlin-Est, là où j’avais mon poste et où nous habitions, et Berlin-Ouest, là où les enfants allaient chaque jour à l’école, c’était tout de même extra-ordinaire cette séparation d’une ville par un mur qui paraissait éternel…

Cette fois-ci je suis venu à Berlin par avion, à la nuit tombante, nous avons survolé la capitale illuminée, le fleuve des phares des voitures sur les autoroutes urbaines, la Postdamer Platz et ses gratte-ciels de lumière, la Fernsehturm, haute comme la tour Eiffel, avec sa boule scintillante, Pankow, notre quartier, et enfin l’aéroport de Tegel, en pleine ville, une arrivée sans aucun contrôle cette fois-ci.

Berlin est devenue un formidable centre de cultures de l’Europe et du Monde avec partout spectacles, concerts, expositions, festivals. Depuis la chute du Mur, d’Europe, de l’Est ou de l’Ouest, d’Amérique, d’Asie, d’Afrique, de partout, artistes, peintres, photographes, comédiens, musiciens, chanteurs viennent à Berlin où galeries, salles de spectacles, cafés et impresarios les accueillent.