l'adieu à Belgrade

Mercredi 9 juillet

C'est l'heure du départ, Bibi, le célèbre chien de Novi Beograd, me regarda étonné, tu pars déjà ? me demanda-t-il.










Avant de rejoindre l'aéroport de Surcin, quelques images contrastées de Novi Beograd :



le nouveau quartier d'affaires construit sur l'emplacement de l'ancien aéroport, d'où son nom étalé sur un ancien chasseur à réaction, un Mig russe 15 ou bien un F15 américain ?











Novi Beograd est en continuelle expansion, ici un nouveau centre commercial ultra-moderne













de nouvelles constructions sortent sans cesse de terre












à deux pas de ce nouveau Belgrade moderne, nous trouvons des bidonvilles habités dit-on par des tsiganes











constructions précaires chassées par les chantiers des nouveaux bâtiments













dans une rue de Novi Beograd, l'Ambassade de Chine gravement endommagée par un missile de l'Otan qui causa la mort de plusieurs diplomates chinois, erreur due à la lecture de cartes périmées ou bien tir délibéré sur une cache présumée de Milosevic ?









il reste encore des barbelés protégeant une ruine abandonnée












à l'aéroport de Surcin l'embarquement était annoncé













au revoir Novi-Beograd !













au revoir Belgrade !

de Belgrade à Zemun

Mardi 8 juillet

J' ai commencé la journée par la visite de la sépulture de Tito dans le quartier résidentiel de Dedinje.
Son musée se trouve également là avec les nombreux présents qu'il a reçus des peuples qui composaient la Yougoslavie, leurs costumes folkloriques étaient là, et les cadeaux de chefs d'État, dont une bouteille de Fine Champagne Vieille offerte par Giscard d'Estaing.
Belgrade était alors une grande capitale diplomatique, courtisée par l'Est et par l'Ouest, et Tito était l'égal de Nehru et de Nasser .





Ensuite j'ai été au nouveau cimetière de Belgrade, Novo Groblje, dénommé ainsi parce que construit à la fin du 19ème siècle à la place de l'ancien cimetière situé au centre de la ville.


Je suis allé voir d'abord le cimetière juif (séfarade) dont les tombes semblent continuer à être bien entretenues malgré le fait que la communauté juive ait été décimée par les nazis.
















A coté se trouve le monument élevé à la gloire des libérateurs de Belgrade en 1944, avec les restes ensevelis de 1381 partisans de l'armée de Tito et de 711 soldats de l'armée soviétique.








Dans le grand cimetière des sculptures, des monuments, des images se téléscopent au fur et à mesure que je m'avance dans les allées, en voici quelques unes :


dans la chapelle Saint-Nicolas que Draginja Petrovic fit élever sur la tombe de son mari












un détail du monument où se trouve inscrit "A la mémoire de l'Empereur Nicolas II et des 2 millions de soldats russes morts pendant la Grande Guerre"











l'entrée de la dernière demeure de soldats austro-hongrois morts en 1914-1918












l'aigle écrasé, symbole de la défaite de l'Empire Austro-Hongrois, au pied du monument où sont ensevelis les restes de 4603 soldats serbes











le cimetière militaire français, regardez bien de plus près une de ces tombes












deux silhouettes avec en arrière plan ce que je crois être un forgeron












une pleureuse devant la photographie d'une bien aimée












enfin là le médaillon d'une famille qui semble tellement vivante dans leurs regards











Je quittais à regret ce cimetière et je repassais par le centre faire quelques emplettes et saluer une ancienne collègue.


A la tombée du jour, Ivan et Patricia m'invitèrent à Zemun pour une promenade au soleil couchant sur le Danube












Ensuite nous allâmes dans un restaurant au bord du fleuve, une nouvelle soirée commençait où tout devint enchanteur, poisson grillé, vin blanc du pays, orchestre entrainant, chants repris par les clients, tables bondées d'une jeunesse très belle, très joyeuse, et pendant ce temps là le Danube continuait à descendre son cours.

Beograd, de l'art orthodoxe à l'art nouveau

Lundi 7 juillet après-midi

Jusqu'à la construction de l'église de Saint Sava, en cours de finition, l'église Saint-Marc, Crkva Svetog Marka, construite dans les années trente, était la plus grande de Belgrade.

De nombreuses fresques couvrent les murs de cette église qui demeurent cependant froide par ses dimensions et le peu de fidèles qui la fréquente, du moins quand je la visitais.
Ajoutons que je n'ai pratiquement pas vu de touristes à Belgrade, quel calme et quelle tranquillité quand vous visitez un lieu !

Derrière l'église Saint-Marc se trouve la petite église russe construite dans les années vingt par les émigrés russes qui avaient fuit la Révolution d'octobre.
La tombe du général russe blanc Wrangel s'y trouvait ainsi que les fanions de régiments du Tsar mais le tout fut détruit quand les troupes soviétiques entrèrent dans Belgrade en 1944.

Dans cette petite église russe les icônes abondent et une chaude atmosphère de ferveur se fait sentir

Tout a fait différent se trouve non loin de ces églises le bâtiment de la Poste dans un style massif qui me rappela un peu celui de la gare d'Helsinki

En face je passais devant ce qui était le parlement de l'Etat fédéral de Yougoslavie, endommagé lors des manifestations contre le régime en l'an 2000 et désaffecté aujourd'hui sauf pour des manifestations officielles, sert il pour le festival d'été de Belgrade ?

Le parlement de la Serbie est devenu donc le principal bâtiment du pouvoir de l'Etat, quand je passais une speakerine de la télévision locale commentait les tractations qui venaient d'aboutir entre le partis socialiste et le parti démocrate.

L'espoir de beaucoup de serbes c'est que la Serbie puisse entrer dans la Communauté Européenne, un chemin qui semble encore long à effectuer.

Sur la place de la République un cavalier m'indiqua la route à suivre

De beaux bâtiments restaurés révélaient la richesse architecturale de cette ville que je n'avais pas remarquée lors de notre séjour de 1977 à 1981

L'art nouveau du début du XXème siècle se retrouvent en maints endroits, Vienne n'était pas loin.












Encore un autre immeuble restauré dans toute sa splendeur, certainement que les investisseurs ont du penser que c'était une mise en valeur dans tous les sens du terme.







Ma journée a Belgrade se terminait, il était temps de rentrer à Novi Beograd préparer mon sauté de boeufs aux légumes, après la culture c'était le moment de penser à se nourrir.

Novi Beograd

Lundi 7 juillet

Aujourd'hui il fait terriblement chaud, 36 degres, il faut essayer de marcher a l'ombre, s'abriter sous les marches couverts, dans les magasins climatises et dans les eglises, ne pas oublier la sieste quand le soleil est au zenith et bien sur s'abreuver abondamment pour ne pas se deshydrater, j'y suis arrive..

Pour suivre a la trace ces recommandations, tot le matin j'ai d'abord ete au petit marche pres de l'immeuble ou habitent Patricia et Ivan, pour faire mes courses pour le plat de legumes sautes au wok avec du boeuf et mes epices orientales que j'ai amenees. En Serbie, pour nous autres francais, les legumes et fruits, tous excellents, sont tres bons marche, de 40 a 80 centimes le kilo.

Novi Beograd, la nouvelle Belgrade, Beograd signifiant la ville blanche, a ete construite dans les annes cinquante comme une nouvelle cite pour les travailleurs loges sur un plan d'egalite dans des immeubles repartis en 70 blocks, l'immeuble dans lequel je suis est situe au block 28.

On les appelle les immeubles TV a cause de leurs fenetres en forme de televiseurs

Par une allee ombragee, puis a l'ombre des immeubles, j'ai pu arriver au centre commercial slovene Mercator, non loin de la nouvelle eglise, moderne et climatise avec sa galerie marchande ou se retrouvent les grands marques internationales, la sur les conseils d'une cliente, j'ai achete des CD de chanteurs de Serbie, Croatie et Macedoine et pour le repas du soir une bouteille de vin Prokupa du Montenegro.

Au croisement je remarquais des gamins qui faisaient l'aumone aux automobilistes arretes par le feu rouge, ce sont des enfants de gitans qui ont etabli leur campement dans un bidonville non loin de la voie ferree

Je pris enfin le tramway, la ligne 7 L, qui devait m'amener en plein centre de Belgrade.

Zemun

Dimanche 6 juillet

Ivan m'a amene faire un tour de bateau-bus sur la Save en partant de Novi Beograd jusqu'au pied de la citadelle de Belgrade, ensuite nous sommes revenus en nous arretant sur l'ile des tsiganes, Ada Ciganlija, son immense plage sur le lac interieur, son bois et son golf, tres prisee par les belgradois qui fuient la chaleur de la ville pour se rafraichir sur l'ile.

La Save et le Danube sont utilises par la navigation de plaisance, ici un voilier qui passe devant la centrale du chauffage urbain, des navires descendent aussi le Danube et font escale au port de Belgrade, par contre les peniches semblent rares pour le transport des marchandises.

L'apres midi j'ai ete visiter Zemun, ville garnison de l'Empire autrichien en face de l'Empire ottoman a Belgrade, ces deux villes ayant change d'occupants maintes fois au cours de leurs histoires.

En arrivant au bout de Yemun, en suivant le Danube, en face ne se trouve plus qu'une grande foret et sur les eaux calmes quelques pecheurs.

La ville de Zemun a beaucoup de charmes avec ses ruelles qui descendent de la colline, au sommet se trouvait une tour de guet pour voir si les turques allaient attaquer.

Les maisons continuent d'etre peintes en ocre, c'est pour moi vraiment la couleur des Balkans.

Le long du Danube une belle promenade ombragee s'offrent aux belgradois, aujourd'hui c'est dimanche ils sont encore plus nombreux a flaner en famille, discuter avec leurs amis, s'embrasser sur les bancs, s'acheter des glaces et boire un vers dans un des nombreux cafes qui jalonnent les rives du fleuve.

En revenant a pied a Novi Beograd, une heure de marche, je suis passe devant la nouvelle eglise qui a ete construite il y a une dizaine d'annees.

Le soleil se couchait deja, il n'etait pas encore 20 h mais nous sommes beaucoup plus a l'est que Paris, et deux gratte ciels se profilaient sur l'autoroute.