Saturday, May 2, 2020

Exposition Adolpho Kaminsky à Paris

22 février 2020




Dans l'ancien Hôtel de Saint-Aignan, rue du Temple, nous avons vu au Musée d'Histoire de l'Art et d'Histoire du Judaïsme, l'exposition d'Adolphe Kaminsky, faussaire et photographe.
Le faussaire de Paris, le technicien… En 1944, Adolfo Kaminsky, 18 ans, que la police vichyste recherche partout, tente de sauver le plus de juifs possible. Un jour, un membre de son réseau de résistance lui apporte une liste de 300 noms d'enfants qui seront déportés le lendemain. Peut-il fabriquer les papiers qui les sauveront ? Le Mozart de la carte d'identité travaille avec une petite équipe dans deux labos clandestins. Sa main ne doit jamais trembler.
« Si je dormais une heure, trente personnes mourraient. De chaque document dépendait la vie ou la mort d'un être humain. Alors j'ai travaillé jusqu'à tomber dans les pommes. » Il en a perdu un œil à force d'imiter des passeports à la poussière près, pour qu'ils n'aient pas l'air trop neufs…

« De chaque document dépendait la vie ou la mort »

L'identité, c'est quoi ? Les parents d'Adolfo, des juifs russes, ont émigré à Paris pour fuir les pogroms. Ils sont chassés de France lors de la révolution russe, car le père d'Adolfo est assimilé à un « rouge ». Ils débarquent en Argentine, où le petit garçon naît en 1925. Puis rentrent en France au début des années 1930. Mais lors d'une escale en Turquie, une petite sœur naît. Ni la Turquie ni l'Argentine ne veulent lui donner la nationalité…
Les papiers, les Kaminsky savent que ça n'a pas de prix, et parfois, pas de sens. « Le jour de ma première rentrée scolaire en Normandie, mon père m'a dit : surtout, tu dis bien que tu es Argentin, pas juif. Moi, j'ai écrit juif, j'ai confondu. Et pourtant j'allais au catéchisme. J'étais un juif qui ne savait rien du judaïsme. »
Il va apprendre malgré lui. La guerre arrive et les Allemands entrent dans sa petite ville de Vire dans le Calvados. Sa mère meurt dans des conditions mystérieuses. Lui est interné trois mois à Drancy, avec son père, sa sœur et ses frères. Un accord entre les gouvernements allemand et argentin empêche leur déportation dans les camps. Adolfo est marqué à vie par « une monstruosité absolue, une souffrance incroyable, une femme de 104 ans sur un brancard et l'on veut nous faire croire qu'elle va travailler en Allemagne… On savait… »





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