Wednesday, June 24, 2020

Exposition à la Maison rouge de Paris

14/04/2018

Bonjour,

Après le quartier du Marais, juste en continuation sur le boulevard de la Bastille, nous avons été voir la Maison Rouge où se déroulait une exposition d'une partie de la collection de Marin Karmitz.

Un extrait du Monde (http://www.lemonde.fr/arts/article/2017/10/24/une-celebration-de-l-armee-des-ombres-du-xxe-siecle_5205076_1655012.html )

La bouleversante exposition de La Maison rouge, qui dévoile la collection d’art et de photographies du créateur des cinémas MK2, convie à la rencontre de centaines de visages, de milliers de récits de vie. A ­chaque regard, un coup de poing. La révélation de vies brisées, souvent, d’irréductibles singularités, toujours.

Ce sont ses frères d’exil dont il s’entoure et qu’il offre aujourd’hui en partage. Ce vieux juif en attente d’on ne sait quoi, surpris au pied du paquebot qui peut-être vient de le lâcher sur le port de New York par André Kertész, en 1938 ; cette gamine happée par une filature de coton, en Caroline, qu’a rencontrée Lewis Hine en 1911 au fil d’un reportage destiné à condamner le travail des enfants ; cette enfant arrachée au sommeil, en 1939, dans le Varsovie d’avant le ghetto, un des visages les plus touchants de la série que Roman Vishniac consacre aux juifs de la Mitteleuropa, comme un pressentiment de la tragédie à venir ; mais aussi ces fières silhouettes de gitans, magnifiées par l’œil de Josef Koudelka. « Mes compagnons de jeu de l’enfance », soupire Karmitz en les caressant une nouvelle fois du regard.

Compagnons, en vérité, ils le sont tous, ces quidams rassemblés en une symphonie des sans-voix. Moue boudeuse des transsexuelles de ­Pigalle avec qui Christer Strömholm a su se faire complice, alcoolos bourrés d’amour rencontrés dans les nuits de Hambourg par Anders Petersen, couples dansant jusqu’à l’aube dans le New York de Roy DeCarava…

Bon dimanche.

François

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