Thursday, June 25, 2020

Exposition Rouge au Grand Palais


18 mai 2018

Pour notre retour à Paris, je vous amène à l'exposition Rouge qui se déroule au Grand Palais jusqu'en juillet, pour ceux qui le peuvent, allez la voir sur place, elle est passionnante !

Voici ce qu'en dit un article :

L’Exposition commence par conter l’histoire de la Révolution d’Octobre 1917 et du projet Communiste qui se peint, se sculpte spontanément en même temps qu’elle s’écrit, sans contraintes ni dogmes esthétiques officiels.  Les années 20 marquent un renouveau dans la société comme dans l’art russe. Les avant-gardistes qui délaissent la « peinture de chevalet » et autres arts qualifiés de bourgeois par le bolchevisme privilégient un art à destination des masses (cinéma, théâtre populaire), art de la production qui s’ancre dans la vie moderne au travers du design d’objets : architectures, de multiples projets d’affiches et de décorations urbaines conçus par les artistes. C’est le productivisme. Entre les  innovations scéniques du théâtre de Vsevolod Meyerhold, les prototypes d’objets utilitaires du « club ouvrier », les plans architecturaux de bâtiments voués à devenir les nouveaux « palais du peuple », l’exposition nous montre ce grand « laboratoire de la vie nouvelle » entrepris par le groupe productiviste.

Sans surprise mais avec beaucoup de délectation, on redécouvre les photomontages et autres collages mettant en scènes Lénine, les masses en liesse, de vaillants ouvriers chassant à coups de pompes soviétiques les capitalistes rampants. La scénographie est minimaliste, parfois emprunte du constructivisme russe dont elle témoigne. Si la blancheur des murs valorise l’intensité du vermillon soviétique au rez-de-chaussée, l’atmosphère semble s’assombrir à l’étage alors qu’on nous parle de grandes purges et d’architecture stalinienne : une chute vertigineuse dans l’esthétique totalitaire du régime. Dans ces salles, le réalisme socialiste n’hésite pas à effacer les anciennes têtes du Parti devenus « ennemis du peuple », fait l’éloge du corps et de la vigueur, glorifie l’avenir supposé radieux du socialisme et met en œuvre le culte de la personnalité en érigeant Lénine et Staline au rang de monuments, notamment par les formats monumentaux d’Alexandre Guerassimov et de Vassili Efanov, peintres officiels du régime.

Avec son parcours didactique à la portée de tous les publics, les esthètes russophiles comme les purs néophytes pourront jouir sans entraves de cette traversée artistico-soviétique.


François






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